La force des origines. Art grec et avant-gardes européennes (1880-1920)

La force des origines. Art grec et avant-gardes européennes (1880-1920)
Athéna Tsingarida

Depuis la Renaissance, mais surtout depuis la publication, en 1764, de l’Histoire de l’Art dans l’Antiquité de Johann Joachim Winckelmann, l’art grec est devenu le modèle esthétique pour les artistes européens. En 1806, cette suprématie de l’art classique se voit renforcée avec l’arrivée des marbres du Parthénon à Londres, qui révèlent pour la première fois au grand public mais aussi aux milieux artistiques et littéraires des originaux grecs de l’époque de Périclès.

Moins d’un siècle plus tard, une nouvelle tradition va cependant émerger en Europe. Elle ne voit plus aucun inconvénient à mélanger des éléments venant de styles différents, du passé et du présent, avec un intérêt croissant pour les arts premiers et pour l’art grec archaïque. Cette approche remet définitivement en cause celle qui voyait dans la statuaire grecque classique un référent de beauté idéale, une perfection inimitable. Ce sont désormais les productions artistiques antérieures au Ve siècle, qui deviennent les sources d’inspiration des courants d’avant-garde européens pour renouveler les valeurs esthétiques et l’expression formelle existantes.
A travers l’étude d’un ensemble de productions (sculptures, peintures, arts décoratifs, chorégraphies et arts de la scène), la conférence examinera les raisons qui ont poussé certains artistes à s’approprier cet art archaïque grec et les moyens mis en œuvre pour l’intégrer dans le processus de création.